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Les 10 points négatifs de la tétine

Par Mina HOUDINET | Blog

Mar 30
La tétine

La Tétine. Bon ou Pas bon ?

Telle est la question !

Le but de cet article n’est pas de remettre en question l’indiscutable besoin de succion chez le nouveau-né, ni de juger les parents qui donnent la tétine à leur enfant.

La tétine peut être utile et sert d’abord à combler un besoin de succion intense, à calmer et apaiser l’enfant et l’extirper d’un stress entraînant pleurs et cris insoutenables. Et certains parents bien-vaillants n’ont pas trouvé d’autres alternatives que celle-ci afin de combler ce besoin ardemment exprimé chez leur enfant. Nous faisons preuve d’empathie à leur égard et respectons leur choix (qui parfois n’en est d’ailleurs pas un!).

Mais il est tout de même légitime de se poser une question.

Comment l’humanité a-t-elle survécu jusqu’à nos jours sans ce fameux objet synthétique ?

Certains enfants trouvent leur pouce ou leur doigt et s’y accommodent. D’autres préfèrent la tétine, et d’autres encore n’expriment pas forcément ce besoin de succion à vide.

Le besoin de succion physiologique s’exprime en général jusqu’à l’âge de 6 mois environ. Le réel problème se situera donc au delà de cet âge. Il a par ailleurs été observé que durant les 15 dernières années l’usage de la tétine s’est considérablement accru. On trouve de plus en plus de parents qui la proposent à leur bébé et de plus en plus d’enfants qui la garderont tardivement.

Alors à choisir entre le pouce ou la tétine, il serait préférable d’utiliser la tétine car il est plus facile de s’en défaire par la suite… pas si sure que ça. Et nous allons également voir pourquoi.

Mais les médecins et spécialistes sont unanimes sur une chose : entre le pouce, la tétine et rien, eh bien rien sera toujours la meilleure solution.

Nous allons donc explorer les 10 points négatifs de la tétine qui justifient cette prise de position.

1. Elle peut déformer le Palais et les cloisons nasales

La tétine déforme le palais et par la même les cloisons nasales. Cela n’est plus un secret pour personne.

La tétine serait même plus nocive que le pouce. En effet, on pourrait croire que le pouce étant plus large, il déformerait plus largement la mâchoire, ce qui en soi est logique et vrai. Et on pourrait également se rassurer par l’existence de ces tétines plus minces et plus souples, dites « Physiologiques » ou qui imiteraient le « mamelon de la mère ».

Mais selon le Dr Delhay-Thépaut, présidente de la FFO (Fédération Française d’Orthodontie) la tétine physiologique n’existe pas.

Lors des 14èmes journées de l’orthodontie, elle expliquait que l’enfant s’apercevant que s’il ne tète pas sa tétine en permanence, celle ci tombe de sa bouche, contrairement à son pouce qui lui est fixé à sa main. Il la tète donc avec vigueur ce qui ne favorise pas le bon développement de son palais. À l’inverse, les enfants qui sucent leur pouce vont plus avoir tendance à « caresser » leur pouce avec la langue.

2. Elle déforme la Mâchoire et les dents

En dehors de la déformation du palais, l’usage de la tétine peut également entraîner un mauvais développement de la mâchoire. Celui-ci se traduit par trois conséquences principales :

  • La présence constante de la tétine va obliger les dents à pousser plus lentement et vers l’avant.
  • Il s’en suit la formation d’une béance, ce qui signifie un écart entre les incisives maxillaires (incisives du haut) et les incisives mandibulaires (incisives du bas). Elles ne se touchent donc plus lorsque l’enfant sert les dents.
  • Le fait d’avoir un objet qui sépare constamment les mâchoires entraîne une ventilation buccale excessive qui impacte le développement bucco-dentaire et entraîne également un développement insuffisant du visage au niveau du nez.

3. Elle augmente le risque de Caries

Une étude finlandaise a été menée à l’Université d’Oulu par les professeurs Ollila, Niemelä, Uhari et Larmas sur un échantillon de 166 enfants âgés de 1 à 4 ans.

Cette étude a pu démontrer le lien entre l’usage de la tétine et l’augmentation du risque de caries.

En effet, l’usage de la tétine après consommation de lait va accroître la salivation, ce qui va favoriser la prolifération des candidas et des lactobacilles salivaires, et donc l’apparition de caries.

4. Elle retarde la Parole

Des chercheurs de la British Columbia University au Canada ont réalisé une étude mettant en évidence le fait que les enfants ont besoin de reproduire les sons qu’ils entendent afin de mieux les assimiler.

La tétine placée dans la bouche des enfants les empêche non seulement de bien articuler les mots, et sont donc incompréhensibles lorsqu’ils s’expriment. Mais en plus, elle les retarde dans l’assimilation du langage.

Ils auront tendance à conserver la phonation infantile,ou plus familièrement à « zozoter« .

5. Elle favorise les Otites à répétition

Selon une autre étude menée par le Dr Niemelä à l’Université d’Oulu en Finlande, l’apparition d’otites moyennes aiguës tend à diminuer chez les enfants à qui l’on restreint l’usage de la tétine.

L’échantillon porte sur 484 enfants de 7 à 18 mois observés dans 14 cliniques.

Deux groupes ont été comparés. On demanda aux parents d’un des groupes de limiter l’usage de la tétine. On y constata une diminution de plus d’un tiers du risque de développer cette infection bactérienne qui est l’une des infections les plus fréquentes chez les jeunes enfants.

Les chercheurs finlandais soupçonneraient que l‘altération de la pression entre la cavité de l’oreille moyenne et le nasopharynx due à l’usage de la tétine en soit la cause. Mais il faut avouer que cette dernière hypothèse n’a pas encore été démontrée.

6. C’est un vrai nid à Microbes !

Une tétine ça tombe par terre, ça traîne partout, ça transite par les mains et ça finit toujours par se retrouver dans la bouche du petit bout sans forcément passer par la case lavage ou stérilisation.

Cette question est certes sujette à débat. D’un côté les partisans du « laissez , ça lui fait son immunité » et de l’autre, les partisans du « c’est un vrai nid à microbes« .

Alors sans virer dans la théorie hygiéniste, mais ayant personnellement travaillé, observé, mis en culture et étudié le pouvoir pathogène de nos amis les petites bébêtes, ayant vu des parents littéralement remettre la tôtotte directement dans la bouche de leur enfant après qu’elle soit tombé sur le sol d’une salle d’attente des urgences, ou d’un supermarché,  j’ai décidé de prendre délibérément parti du côté nid à microbes !

Surtout en sachant qu’elles favorisent le risque d’attraper ces otites qui font tant souffrir nos amours et angoisser leurs parents.

7. Elle perturbe l’Allaitement

Les mères désirant allaiter devraient réfléchir à deux fois avant d’offrir la tétine à leur enfant.

La succion de la tétine est clairement différente de celle du sein. Les nourrissons que l’on habitue à celle-ci (et même au biberon) peuvent avoir une difficulté à prendre le sein par confusion sein-tétine. Cette difficulté à téter le sein peut les amener à délaisser celui-ci.

Il arrive également que cette mauvaise prise du sein entraîne des lésions et des crevasses au niveau du mamelon, ce qui peut être assez désagréable pour la maman. Sachant qu’il est préférable que l’allaitement soit une pratique plaisante aussi bien pour la mère que pour l’enfant.

Même si certains bébés s’y accommodent et savent adapter leur succion, le fait de donner la tétine peut avoir pour conséquence une réduction du nombre de tétées engendrant ainsi une baisse de la lactation. En effet, l’allaitement devant se faire à la demande du bébé, il arrive parfois que la tétine soit donnée pour calmer le besoin de succion de l’enfant alors que celui ci a faim en réalité. Il demandera alors le sein de façon moins récurrente.

8. Elle entraîne une Dépendance contraignante

Comme nous l’avons souligné plus haut, ces 15 dernières années, le nombre d’enfants utilisant la tétine et l’utilisant jusqu’à des âges de plus en plus tardifs n’a fait qu’augmenter.

Et il n’est pas peu fréquent de voir des enfants devenir complètement accrocs à cet objet synthétique. Mieux vaut pour les bien-vaillants parents de ces heureux bambins qu’ils pensent toujours à la prendre et ne la perdent pas. Car sinon c’est à proprement parler : la fin du monde et bonjour la crise !!!!

Il n’est pas rare non plus de voir des enfants qui refusent catégoriquement de changer de tétine. Malheur à celui qui tenterait d’échanger la précieuse avec un objet neuf et moins ragoutant que celui qui se voit fidèlement sucé et mâchouillé depuis plusieurs mois voir plusieurs années !

Et que dire des troubles du sommeil engendrés par la perte de celle-ci lorsque l’enfant ne sait plus ni s’endormir , ni dormir sans ?

9. L’impact Psychologique énorme

L’usage de la tétine pourrait avoir un impact à plusieurs niveaux sur le plan psychologique.

L’enfant ne pleure jamais sans raison spécifique. Lorsqu’un enfant pleure c’est pour « exprimer » un besoin comme la faim, un besoin de succion non nutritif, calmer un stress, une angoisse, une tension…

Pour certains spécialistes comme Isabelle Filliozat, donner la tétine c’est le moyen de calmer ces pleurs qui en réalité incommodent surtout les parents. Des parents qui ne savent pas, ou ne veulent pas chercher à comprendre et/ou répondre au besoin de l’enfant.

C’est une manière d’imposer le silence laissant l’enfant seul face à sa demande, ce qui peut le pousser à ne plus se sentir écouté et donc à moins communiquer. Mais c’est également un risque à ce que ces enfants grandissent avec le réflexe de se réfugier vers un objet ( nourriture, se ronger les ongles, cigarette, alcool ou autre …) lorsqu’ils seront soumis à aux troubles émotionnels de la vie.

Par ailleurs, des études comme celles de Paul Ekman sur les expressions faciales ont montré qu’au même titre que les émotions agissent sur nos expressions faciales, les expressions faciales que l’on mime peuvent agir sur nos émotions. Autrement dit, si être heureux nous pousse à sourire, le fait de se forcer à sourire lorsque l’on est pas d’humeur peut nous permettre de ressentir de la joie.

Or, nous connaissons maintenant l’existence des neurones miroirs, ces neurones qui s’activent lorsque l’on observe quelqu’un faire une action et qui nous font nous projeter nous même en train de faire la même action.

La tétine limite ainsi les expressions du visage de l’enfant qui ne peut donc ni exprimer pleinement ses émotions, ni ressentir pleinement les émotions qu’on lui transmet, s’en imprégner et les reproduire à son tour. Le risque est que ces enfants présentent des signes d’alexithymie une fois adultes. C’est à dire ayant du mal à ressentir des émotions face à diverses situations, qu’il s’agisse de leurs émotions ou celles des autres.

10. Elle maintien l’enfant à un stade de bébé

Qu’est ce qu’ils sont mignons nos bébés ! Qui ne s’est jamais dit en voyant son enfant grandir : « qu’est ce que j’aimerais qu’il reste toujours petit et tout mignon avec sa bouille de bébé craquant !« .

Beaucoup de parent abritent en eux une certaine peur de voir leur enfant changer et se transformer. Pas plus tard qu’hier, une collègue m’avouait appréhender de voir son bébé de 8 mois commencer à marcher à 4 pattes et se surprenait même à l’empêcher de le faire car cela voudrait dire qu’il ne serait bientôt plus un bébé.

Parallèlement, la perception que l’on a de notre enfant influe sur la manière dont nous allons le traiter et lui parler et par la même sur la façon dont il se percevra lui même et se développera.

Il arrive ainsi que la tétine soit, pour certains parents, un repère rassurant face à cette angoisse précédemment décrite. La tétine est en quelque sorte la marque que leur enfant est encore leur petit bébé d’amour, et non un petit bout qui tend à devenir un grand garçon ou une grande fille.

L’enfant peut ainsi avoir du mal à se percevoir grandir et effectuer cette transition vers un nouveau stade.

Conclusion

Cette solution toujours proposée par l’adulte la première fois n’est certes pas naturelle.

Même si elle n’est pas forcément à bannir radicalement, et qu’elle peut s’avérer utile pour certains enfants, il est important lorsque cela est possible de s’en passer, au pire d’en limiter l’usage.

Il est d’ailleurs préconisé d’en réduire l’utilisation à partir de 6 mois et de la supprimer au delà de 10 mois.

Il existe des méthodes de sevrage que nous aborderont dans un prochain article in sha Allah.

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