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« Vous allez découvrir avec stupéfaction comment, inconsciemment bien sûre vous êtes parfois vous même à l’origine du déclenchement des comportements que vous réprouvez »
(Isabelle Filliozat , J’ai tout essayé)
Il est 19h30, les repas sont un véritable enfer.
Nous ne connaissons pas encore bien la discipline positive et l’ensemble de ses outils.
À table c’est parfois l’anarchie et on tente d’user de tous les subterfuges pour que notre petit Adam (3 ans) accepte de bien vouloir avaler quelque chose.
Ce soir là nous avons réussi tant bien que mal à lui faire manger une partie de son plat. Mais voilà que l’heure du dessert sonne et chez nous, les fruits sont d’une importance capitale.
Nous essayons de varier et nous aimerions qu’il mange de la pomme car cela fait déjà plusieurs repas où il bénéficie d’une clémentine dont il raffole.
Mais lui en a décidé autrement. Il refuse catégoriquement la pomme et veut sa clémentine à tout prix.
Après quelques minutes de négociations, nous arrivons à conclure un accord :
« Ok, lui dis-je, tu peux avoir de la clémentine mais seulement une fois que tu auras mangé ce morceau de pomme. »
Adam accepte et commence alors à manger son morceau de pomme avec attrait.
Allez savoir pourquoi les enfants refusent parfois de manger ou simplement de goûter ce qu'en fait ils aiment bien ! Share on XLe voyant dévorer la pomme en l’appréciant sincèrement, Mina lui glisse naturellement un deuxième morceau de pomme.
Le premier morceau fini, Adam veut maintenant sa clémentine.
« Finis la pomme mon chéri, tu auras la clémentine juste après » lui dit Mina.
Adam se lève de sa chaise, devient tout rouge et se met à crier :
« Nan, je veux la clémentine je t’ai dis !!! »
« Calme toi, on ne crie pas sur ses parents comme ça ! » lui dit elle.
« Donne moi la clémentine j’ai dis !!! » rétorque l’enfant dans une terrible colère.
« Excuse toi avant ! »
« Naaaaan ! » répond-il avec détermination, le corps en avant comme s’il allait nous sauter dessus.
Sentant notre autorité mise à mal, nous nous braquons alors. Hors de question de lui donner sa clémentine avant qu’il ne s’excuse.
Mais niet ! Il ne contrôle plus ses émotions et reste dans une colère agressive vis à vis de nous. Pour ne pas perdre la face, nous le faisons alors sortir de table en lui disant d’aller se calmer dans le salon.
Il y va et parvient à se calmer en jouant dans un coin de la pièce avec ses petites voitures…
Un peu sonnés par la violence de l’échange nous nous regardons abasourdis ne sachant quoi se dire.
Je me pose alors sur le fauteuil en ouvrant le livre La discipline positive de Jane Nelsen qui traînait sur le bureau et tombe sur la fameuse règle des 3 R…
« Les erreurs sont de merveilleuses opportunités d’apprentissage »
(Jane Nelsen, La discipline positive)
Savoir Reconnaître son erreur, Reconnaître sa part de responsabilité et le dire à l’enfant. Et cela pour 2 raisons :
Une fois l’erreur reconnue, il est fondamental pour une réconciliation de présenter ses excuses. Dire à l’enfant que l’on est désolé va permettre de se reconnecter à lui. Le jeune enfant perçoit bien mais interprète souvent mal. On ne peut corriger un comportement déplaisant si on vise la raison de l’enfant sans passer au préalable par son cœur.
De plus il est surprenant de voir à quel point les enfants sont empathiques et surtout miséricordieux. Encore un bel exemple de la fitra dans laquelle ils baignent encore subhan’Allah.
Ce type d’attitude lui permettra également de savoir s’excuser à son tour lorsqu’il remarquera ses propres torts lors de situations prochaines.
Le terrain est maintenant fertile pour pouvoir avancer et permettre de trouver une solution ensemble.
Rappelons que :
La discipline positive en appelle à évoluer avec l'enfant et non à se dresser contre lui. Share on XDemander à l’enfant de réfléchir avec soi à une solution c’est lui permettre d’être acteur et de s’impliquer dans le processus de paix. Ce qui ne peut que le faire grandir et gagner en maturité.
En lisant cela, je me dis zut ! Quels injustes nous faisons.
Je m’imagine tout à coup l’injustice et la trahison qu’a pu ressentir mon fils.
Nous lui avions menti et avions tenter de l’arnaquer sans nous en rendre compte.
Je le regarde alors en train de jouer innocemment avec ses voitures et un sentiment de culpabilité m’envahit.
Je m’en vais directement faire part de ma découverte à Mina qui se sent alors coupable tout autant que moi et file immédiatement mettre les conseils en application.
« Adam, tu sais tout à l’heure maman elle a fait une chose injuste vis à vis de toi. Nous t’avions dis que tu aurais la clémentine une fois ton morceau de pomme fini et je t’ai donné un autre morceau de pomme alors que ce n’était pas convenu. Je regrette d’avoir fais ça. Je voudrais m’excuser et te demander pardon. »
« Oui maman je te pardonne. Et moi je m’excuse d’avoir crier sur toi, je n’aurais pas du et je ne recommencerais plus … »
S’en suivit alors une session de câlins et de bisous, les larmes au bord des yeux, qui remit tout le monde d’accord 💜
Mika – Muslim Parents Academy
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